LES RUGISSANTES

« Le sel est nécessaire à un organisme qui a été fait dans la mer, par la mer : qui y a trouvé la matière première même de sa constitution. Cette eau salée dans laquelle nous baignons constitue les sept dixièmes de notre organisme, encapsulée dans nos tissus. L’eau salée qui coule dans nos veines n’est que la rémanence concrète de l’eau de mer des océans primordiaux, cette eau qui constituait notre élément originel, amniotique, constitutif. »
Baptiste Morizot, Manières d’être vivant, Actes Sud 2020
Photographie d'une des amphores

Les Rugissantes s’ouvrent sur ce constat : nous portons toutes et tous l’océan. L’eau et le sel comme trace historique, mais aussi comme nécessité vitale.
Repliée en nous, cette eau salée est invisible, oubliée, alors qu’elle représente les sept dixièmes de notre masse.
Les Rugissantes propose un mouvement entre cette eau qui nous constitue et l’océan d’où elle vient.
L’installation se compose d’un ensemble d’amphores représentant chacune une femme océanique : chercheuse, poétesse, nageuse, pêcheuse, navigatrice... Les amphores contiennent la part d’eau de chacune. Elles sont remplies d’eau de mer jusqu’à leur rebord. Sur ces amphores en grès sont écrits les noms de chacune et une citation.
À la surface de chaque amphore, sur l’eau, sont projetées des boucles vidéo de danseuses évoluant dans l’eau. Ces femmes retournent à l’eau, redeviennent océan, se déplient.

Photographie d'une des amphores